Musée départemental du textile - Les petites histoires du Haut-Languedoc

Porteurs de la marque Valeurs Parc, ces hommes et ces femmes œuvrent pour leur territoire tout en étant engagés dans le respect de la nature.

Aujourd'hui, faisons connaissance avec le Musée départemental du textile de Labastide-Rouairoux.

Labastide-Rouairoux : le musée qui garde l’âme de la vallée

On renvoie à des temps immémoriaux le travail de la laine dans cette vallée. Mais c’est à la Renaissance, avec l’arrivée des premiers tenants de la Réforme luthérienne, sommés de se protéger dans une France où le catholicisme les rejette, que l’activité prend une nouvelle trajectoire. Des protestants, donc, qui n’avaient pas de terre pour subsister ont opté pour le traitement de la laine, se nourrissant en cela de l’existant pour en dynamiser le développement. 

A cet égard, avec le temps ces « immigrés de l’intérieur », ont établi ici un véritable pôle national autour de Labastide Rouairoux, qui s’était fait une spécialité du fil de laine, acquérant « sur ce créneau » dirait-on aujourd’hui, une notoriété internationale. Du fil à la filature il n’y avait qu'un pas qui, bien sûr a été franchi. Cette vocation qui ne fera que se renforcer, notamment avec l’apport des teintures, perdure aujourd’hui encore, mais l’âge d’or de la vallée se conjugue désormais au passé. 

L’essor véritable a eu lieu avec la révolution industrielle, au XIXème siècle, avec l’apparition des premières filatures mécaniques, l’utilisation de la force hydraulique. Un peu de protectionnisme (l’armée et les administrations françaises se fournissent ici), beaucoup de savoir-faire encouragé par la haute-couture qui y commande ses étoffes et enfin, l’arrivée du train, consacrent la place déterminante de la vallée dans le secteur textile national. 

Dans le même temps, Mazamet découvre les vertus des eaux de l’Arnette qui induisent un « coup double », avec l’invention d’un nouveau procédé de délainage qui permet de séparer la laine de la peau  tout en gardant la longueur de la fibre, de fournir la vallée en matière première et de récupérer le cuir.

On devine que cette aventure industrielle s’apparente à une saga, dont le héros serait le Thoré autour duquel se sont créées et défaites des dynasties, et autant de vies ouvrières qui ont donné une culture rythmée par le cliquetis des métiers dont vibrait la vallée.

Le Conseil Départemental du Tarn a consacré cette mémoire en créant un « Musée du textile » au cœur de Labastide Rouairoux. Dans une usine aujourd’hui désaffectée, un parcours a été reconstitué qui, partant du mouton, permet de tout comprendre du tissage de la laine et, plus largement, de tous les textiles manufacturés dans la vallée. La pédagogie du musée s’appuie notamment sur les outils industriels qui sont non seulement exposés, mais également mis en fonctionnement pour aider le visiteur à la compréhension in-situ du travail qui s’accomplissait –et s’accomplit encore dans quelques ateliers.

Un conservateur vigilant et une documentaliste savante s’emploient à enrichir ce parcours muséographique pleinement inscrit dans les Valeurs de préservation du Parc, veillant aussi à conserver ce qui témoigne d’un passé dont la prégnance forte encore, a nourri l’âme du territoire. 

Du 1er septembre au 30 novembre, le musée est ouvert tous les jours de 14h à 18h (sauf les lundis)

Musée Départemental du Textile – Labastide Rouairoux
05 63 98 08 60
Musée Départemental du Textile