Clémence Schilling - Journal du Parc 2025
Découvrez 17 portraits inspirants, des hommes et des femmes qui insufflent vie et dynamisme à notre territoire.

Engagées et passionnées, ces personnalités incarnent l’essence même du Parc et de ses initiatives. Ces hommes et ces femmes œuvrent pour leur territoire.
Aujourd'hui, faisons connaissance avec Clémence Schilling.
Clémence Schilling - Gestionnaire de forêts privées
Par caméras interposées nous faisons connaissance avec Clémence qui travaille pour Arbre et Bois Conseil et se rend régulièrement dans les forêts du Parc pour des martelages ou autres missions. Cette ingénieure engagée agit pour l’avenir au cœur de nos forêts.
Qui êtes-vous?

Je m’appelle Clémence Schilling, j’ai 30 ans et je suis originaire d’Alsace. Passionnée par les activités de plein air, j’aime particulièrement la montagne, les grands espaces et les lieux préservés, loin de l’agitation. Je me sens concernée par les questions écologiques, que ce soit dans ma manière de consommer, de me déplacer ou de voyager. Cet engagement se reflète dans mon travail au quotidien. Pour moi, il serait impensable de travailler dans un environnement qui ne partage pas ces valeurs.
Quelle est votre profession et votre parcours ?
Je suis ingénieure forestière de formation et je travaille comme gestionnaire de forêts privées depuis cinq ans, au sein du cabinet d’expertise Arbre et Bois Conseil. Nous gérons des forêts situées dans l’Aude, le Tarn et l’Ariège.
« Notre approche repose sur une sylviculture dite mélangée et à couvert continu : nous favorisons la diversité des essences, les gros bois et la régénération naturelle pour garantir la résilience des forêts et éviter des pratiques comme les coupes rases ».
Dans les forêts que nous avons en gestion, on trouve des résineux tels que le sapin et le douglas, mais aussi des feuillus comme le châtaignier, le hêtre ou le chêne. Nous essayons de maintenir une ambiance forestière stable tout en veillant à la qualité des prélèvements pour améliorer la valeur de la forêt sur le long terme. Avant cela, j’ai travaillé au Parc naturel régional du Morvan comme animatrice de Charte Forestière, après avoir étudié à l’École d’agronomie de Bordeaux, avec une spécialisation en forêt et filière bois.
Pouvez-vous décrire une journée type ?
Mon quotidien se partage entre le bureau et le terrain, à parts égales.
Sur le terrain, je peux marquer des arbres pour des coupes, décrire les forêts en mesurant par exemple les diamètres et les hauteurs d’arbres pour élaborer des plans de gestion, ou effectuer des suivis sanitaires, de chantiers de coupe ou de plantation.
Au bureau, je fais de la cartographie, je rédige ces plans de gestion, je traite les données collectées sur le terrain par exemple en calculant le volume de bois et m’occupe aussi de tâches administratives, comme la demande de subventions.
Ces deux volets, très complémentaires, rendent mon métier particulièrement varié et stimulant.

Qu’est-ce qui vous fait aimer ce métier ?
J’adore la diversité des missions : être à la fois dehors et au bureau, et travailler dans des environnements aussi riches et variés que les forêts méditerranéennes ou montagnardes. Il y a un apprentissage permanent : on observe l’écosystème et on adapte nos pratiques. Ce métier me permet aussi d’agir concrètement, ce qui a toujours été un moteur pour moi.
Quel est votre lien avec le Parc Naturel ?
Nous bénéficions de l’adhésion du Parc naturel régional à l’association Sylv’ACCTES, qui nous permet de faire financer en partie des pratiques sylvicoles plus responsables, ce qui est très incitatif pour les propriétaires forestiers. Nous avions par ailleurs participé aux réunions de rédaction du Plan Sylvicole Territorial organisées par le PNR visant à déterminer les pratiques soutenues par ce dispositif. De manière générale, les pratiques sylvicoles que nous mettons en place correspondent à une gestion soutenable des forêts telle que promue par le PNR.
Quelles difficultés rencontrez-vous et quelles seraient les évolutions souhaitées ?
Le changement climatique est une préoccupation majeure : il est difficile de planifier à long terme, notamment pour choisir les essences adaptées aux conditions futures. Nous utilisons des outils comme Clim’essence ou Bioclimsol, qui proposent des prévisions climatiques, mais cela reste complexe car chaque forêt a ses particularités locales.
Un autre défi est le manque de main-d’œuvre, que ce soit pour les travaux sylvicoles ou l’exploitation (coupe et débardage). Par exemple, le départ d’une entreprise spécialisée dans le débardage au câble-mât dans le Tarn a limité nos options. On manque aussi de bûcherons et d’ouvriers forestiers qualifiés, car ces métiers sont exigeants et peu rémunérateurs.
Un conseil pour les jeunes qui voudraient se lancer dans ce métier ?
Allez sur le terrain, discutez avec des propriétaires, des gestionnaires ou des ouvriers forestiers.
« C’est un métier passionnant avec de multiples facettes, qui demande une compréhension du vivant ».

Un dernier mot ?
Je me considère privilégiée de pouvoir exercer un métier qui allie nature et action concrète, et de contribuer à préparer les forêts de demain. Nous avons une grande responsabilité envers les générations futures, et c’est cette perspective qui rend notre travail essentiel et gratifiant.
Crédit photo: C. Schilling
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