Émilie Dubourg - Journal du Parc 2025
Découvrez 17 portraits inspirants, des hommes et des femmes qui insufflent vie et dynamisme à notre territoire.
Engagées et passionnées, ces personnalités incarnent l’essence même du Parc et de ses initiatives. Ces hommes et ces femmes œuvrent pour leur territoire.
Aujourd'hui, faisons connaissance avec Émilie Dubourg.
Émilie Dubourg - Chargée de mission activités de plein nature au Parc
La rencontre avec Emilie se fait dans les locaux du Parc à Saint-Pons de Thomières. L’ambiance est bonne, un café à la main et quelques blagues fusent avant que nous entrions dans le vif du sujet. Cet interview est un aperçu de sa passion et de son engagement pour la préservation et le développement harmonieux de ce territoire exceptionnel !
Qui es-tu?
Je m'appelle Émilie Dubourg, je viens d'un petit village en Charente-Maritime. Mon parcours académique m’a conduite à voyager à travers plusieurs régions. J’ai obtenu un Master 2 en Tourisme, loisirs et développement local à Toulouse, après être passée par Montpellier, Bordeaux et Pau. C’est lors d’un stage à Hérault Sport en 2002 que j’ai découvert le Haut-Languedoc et plus particulièrement le Massif du Caroux, un territoire montagneux et sauvage qui m'a immédiatement captivée. Ce stage a été un tournant pour moi et, dès lors, j’ai orienté ma carrière vers ce territoire. Après mon master, j’ai effectué mon dernier stage dans la commune de Cambon-et-Salvergues, au cœur du Parc, ce qui m’a permis d’obtenir mon premier contrat de travail.

Quelle est ta profession ?
Je suis chargée de mission des activités de pleine nature au Parc du Haut-Languedoc depuis 2006. Mon rôle a évolué au fil du temps. Au départ, ma mission principale était la mise en place de la marque "Valeurs Parc" pour les prestataires d’activités de pleine nature. Cela est né de rencontres avec des professionnels qui souhaitaient un réseau et une reconnaissance pour leurs pratiques. Aujourd'hui, mes tâches incluent également la gestion de la fréquentation des espaces naturels, en particulier face aux défis actuels comme le réchauffement climatique, le risque incendie et les tensions entre les visiteurs et les patous, ces chiens de protection des troupeaux. Je suis également en charge de l’animation de la Véloccitanie, voie cyclable qui relie le Seuil de Naurouze au Canal du Midi.
Quel est ton lien avec le territoire ?
Je suis installée dans le Haut-Languedoc depuis 2005. J’ai vécu dans plusieurs communes comme Cambon, Riols, Tarassac, avant de m’établir près de Saint-Chinian, ville porte du Parc du Haut-Languedoc. Cela fait donc près de vingt ans que je suis ancrée dans ce territoire, à la fois professionnellement et personnellement.
Que représente pour toi ton travail au sein du Parc naturel régional du Haut-Languedoc ?
Travailler pour le Parc, c’est concilier le développement du territoire et sa préservation. Le Haut-Languedoc est un concentré de paysages diversifiés, entre montagnes, rivières et forêts. C’est un véritable privilège de travailler dans un environnement aussi riche, mais aussi de pouvoir interagir avec une diversité d’acteurs locaux – des associations aux élus en passant par les fédérations sportives. Mon rôle est souvent de créer des passerelles entre ces différentes parties prenantes. Ces échanges me permettent de collecter des informations dont je fais part aux équipes du Parc (urbanisme, paysage, agriculture, éducation, foret, biodiversité, etc.).
Il y a des actions pour lesquelles on est à la manœuvre, mais aussi des projets de partenaires dans lesquels on est impliqué pour notre touche écoresponsable et biodiversité. Enfin il y a des projets « Massif Central » (grand réseau des 10 parcs). Et en parallèle, il y a des collectifs qui nous sollicitent et dans lesquels on s’intègre comme par exemple pour la Voie d’Arles ; notre rôle est de contribuer à la valorisation de cet itinéraire. Ce sont parfois des projets qui dépassent les échelles locales.
Peux-tu nous décrire ton travail ?
Mon travail repose principalement sur la collaboration avec les acteurs locaux afin de mener à bien différents projets. Par exemple, sur le Massif du Caroux, je coordonne la collaboration entre neuf communes, trois communautés de communes et offices de tourisme, les secours en montagne, l’office national des forêt, l’office français de la biodiversité, entre autres. Au total, 25 partenaires sont impliqués.
« Ces échanges visent à anticiper au mieux les saisons touristiques tout en limitant l’impact sur l’environnement ».
Des panneaux d'information ont été installés sur les parkings afin de sensibiliser les visiteurs aux bonnes pratiques à adopter en montagne. En parallèle, je travaille avec des scouts en les formant sur la sensibilisation des randonneurs, notamment sur les risques d’incendies ou la présence de patous et les bons gestes à adopter. Je fais le lien avec l’équipe biodiversité pour la préservation de l’environnement.
J’accompagne les professionnels APN (Activités de Pleine Nature) de la marque Valeurs Parc, pour qui nous avons créé plusieurs outils pédagogiques, comme par exemple des autocollants à mettre sur les bidons de canoë qui présentent la faune, la flore et le petit patrimoine bâti, visibles du cours d’eau. Pour les professionnels de l’escalade, nous fournissons un petit sac qui se transporte dans un sac à cordes et qui contient des jeux pour la découverte de la flore et des rapaces rupestres. Et pour la spéléologie, un kit pour comprendre la vie des chauves-souris et les périodes de sensibilité.
Comment se déroule une journée type ?
Mes journées sont principalement partagées entre bureau et réunions. Beaucoup de temps est consacré aux relations avec les acteurs du territoire, à la gestion des mails, à la préparation de présentations, et à l'organisation de rencontres avec les partenaires. On peut estimer que 20 % de mon temps est passé sur le terrain.

Un projet dont tu es particulièrement fière ?
Je suis particulièrement fière de la création d’une équipe de patrouilleurs, la "Parc Patrouille", en 2024. Ce projet répond aux défis croissants liés aux risques d’incendie, à la cohabitation avec les patous et à la prévention des impacts des activités sur le milieu naturel. Nous avons formé 3 accompagnateurs moyenne montagne, tous engagés dans la marque Valeurs Parc, pour sensibiliser les visiteurs sur les bonnes pratiques à adopter dans les espaces naturels sensibles. Ils ont été présents en 2024 sur 7 sites prioritaires et le seront aussi en 2025. Cette première saison a été un succès, avec des retours positifs des visiteurs et des observations sur le terrain qui ont enrichi notre gestion des sites protégés.
Pourquoi habiter dans le Haut-Languedoc et y rester ?
Le Haut-Languedoc est un territoire riche, tant sur le plan culturel que paysager. J’y ai construit ma vie, tissé des liens solides, et je suis investie dans mon village pour contribuer à son dynamisme. La variété des paysages fait de cet endroit un lieu idéal de vie tout en restant proche de la nature.
Crédits photos: Sedat Yagiz, PNRHL - E. Dubourg
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