Pierre Derioz - Journal du Parc 2025

Portraits Journal du Parc 2025

Découvrez 17 portraits inspirants, des hommes et des femmes qui insufflent vie et dynamisme à notre territoire. 

Pierre Derioz

Résumé

Publié le 14/04/2020

Engagées et passionnées, ces personnalités incarnent l’essence même du Parc et de ses initiatives. Ces hommes et ces femmes œuvrent pour leur territoire.

Aujourd'hui, faisons connaissance avec Pierre Derioz.

Pierre Derioz - Membre du Conseil Scientifique et Prospectif du Parc du Haut-Languedoc - Riols 

Pierre Derioz nous rejoint dans les locaux du Parc, cet habitué des Parcs et particulièrement de celui du Haut-Languedoc connait le bâtiment comme sa poche. Nous l’attendons café chaud à la main dans le centre de documentation. Endroit d’ailleurs accessible à tous, si l’envie vous prend de consulter des bouquins de qualité. 

Qui êtes-vous ?

Je suis Pierre Derioz, enseignant-chercheur en géographie, maître de conférences habilité à diriger des thèses. Ma carrière s’est principalement déroulée à l’Université d’Avignon, où je suis arrivé en 1985 dans le cadre de ma thèse. Je n’ai jamais cessé d’explorer et de partager des connaissances, même au-delà de mon domaine initial. J’ai commencé par la biogéographie, et ma thèse, soutenue en 1993, portait sur les friches agricoles en Ardèche et dans le Haut-Languedoc. Un sujet qui reste d’actualité encore aujourd’hui.

Mon parcours m’a amené à étudier divers terrains et thématiques, allant du monde agricole au développement local en passant par des sujets liés à l’urbanisme et aux paysages. J’ai également travaillé avec plusieurs Parcs naturels régionaux en France, et conduit des recherches à l’international, notamment au Maroc, en Tunisie, et au Népal.

Quelle est votre activité actuellement ?

Même si je suis officiellement retraité depuis octobre dernier, je reste engagé dans mes domaines d’expertise. J’ai toujours envisagé mon rôle d’enseignant-chercheur dans un équilibre entre recherche, action et formation. Ces trois dimensions enrichissent mutuellement mon travail et permettent d’offrir des perspectives concrètes aux étudiants et aux partenaires. Je suis membre du Conseil Scientifique et Prospectif du Haut-Languedoc mais aussi de ceux du Parc naturel régional des Alpilles et de la Narbonnaise en Méditerranée.

Pourquoi avoir intégré le Conseil Scientifique et Prospectif (CSP) ?

Le CSP est une instance essentielle au fonctionnement et à la labellisation des Parcs naturels régionaux. J’ai rejoint le CSP pour contribuer à ce lien unique entre recherche et action territoriale. C’est un espace d’échange qui permet de répondre aux demandes des territoires tout en apportant une expertise indépendante. Le modèle Parc est intéressant car il favorise des "mariages de contraires" en permanence, obligeant les gens à bouger dans leurs approches (quand cela fonctionne bien !), souvent sans qu’ils s’en rendent compte. 

«  Des gens très différents doivent travailler ensemble, et c’est souvent là que naît la richesse des projets ».

Pouvez-vous expliquer ce qu’est le CSP ?

C’est une instance consultative composée de scientifiques. Sa mission principale est d’apporter un éclairage sur les questions clés du territoire, qu’il s’agisse de conseil, de production d’informations, ou d’auto-saisine sur certains sujets. Chaque Parc a sa propre définition du CSP, mais tous partagent cette vocation pluridisciplinaire. Dans le Haut-Languedoc, nous réunissons des profils variés avec une forte composante en sciences sociales, essentielle pour comprendre les enjeux complexes de ce territoire.

Quelle est votre implication ?

Je suis actif sur deux plans : l’encadrement d’étudiants sur des projets concrets et la participation aux réflexions et décisions du conseil. Mes contributions touchent des thématiques variées : paysages, urbanisme, énergies renouvelables, ou encore gestion forestière. Ma connaissance approfondie du Haut-Languedoc me permet aussi de connecter les approches globales avec certains enjeux locaux.

Quels échanges avez-vous avec les élus et techniciens du Parc ?

Les échanges avec les techniciens du Parc sont constants et enrichissants, en séance et entre les séances du CSP, par exemple autour de l’encadrement d’étudiant(e)s stagiaires. Les élus participent parfois directement à nos séances, ce qui favorise une porosité entre les différents acteurs et nourrit le dialogue.

Pouvez-vous partager quelques réalisations récentes ?

J’ai contribué à des projets variés, comme l’encadrement d’études sur l’éolien ou le diagnostic agricole, en lien avec la préparation de la nouvelle Charte. Ces travaux, souvent menés avec des étudiants, sont formateurs et répondent à des besoins concrets du territoire. Par exemple, un atelier à Sorèze sur la redynamisation du village centre a permis d’apporter des pistes de réflexion et de travail à la mairie. 

«  Ces collaborations avec les collectivités et le Parc renforcent l’impact de notre travail académique, et l’ancrent dans la réalité des territoires ».

Pourquoi vivre dans le Haut-Languedoc ?

Parce que c’est un territoire exceptionnel. Sa diversité, ses paysages, et sa richesse écologique offrent une qualité de vie rare. Ici, je peux partir à pied de chez moi et, en deux heures, atteindre des lieux comme le lac de Vésoles en traversant des forêts magnifiques. Le Haut-Languedoc, avec ses contrastes qui donnent l’impression de changer de saison à quelques kilomètres d’intervalle, est un lieu unique, où il fait toujours beau quelque part. 
 

Crédit photo: Pierre Derioz