Laurent Rippert- Journal du Parc 2025

Portraits Journal du Parc 2025

Découvrez 17 portraits inspirants, des hommes et des femmes qui insufflent vie et dynamisme à notre territoire. 

laurent Rippert

Résumé

Publié le 14/04/2020

Engagées et passionnées, ces personnalités incarnent l’essence même du Parc et de ses initiatives. Ces hommes et ces femmes œuvrent pour leur territoire.

Aujourd'hui, faisons connaissance avec Laurent Rippert

Laurent Rippert -  Directeur de l'Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB) Orb et Libron

Nous partons à la rencontre de Laurent Rippert dans ses bureaux situés au Domaine de Bayssan, proche de la commune de Béziers, dans un bâtiment magnifique, restauré il y a peu par département de l’Hérault. L’occasion pour nous de passer le col du Poussarou et d’admirer les paysages montagnards, la plaine saint-chinianaise et ses causses qui annoncent la grande ouverture de la plaine biterroise.  

 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Laurent Rippert, directeur de l’Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB) Orb-Libron. Je suis ingénieur territorial et, avant tout, un généraliste dans la gestion de l’eau. Je travaille et vis sur ce territoire depuis 1998. Mon parcours est marqué par une formation scientifique, mais j’ai vite compris que 99 % de ce métier repose sur les relations humaines. Être à l’écoute et instaurer un climat de confiance, voilà les clés pour construire des dialogues fructueux.

J’ai eu la chance, à mon arrivée, de créer une équipe autour de la gestion de l’eau, en abordant à la fois les problématiques de quantité, de qualité, mais aussi les enjeux climatiques. En tant que directeur, mon rôle est de donner du sens à nos actions, pour que chacun, qu’il soit citoyen ou élu, puisse comprendre et s’impliquer dans la préservation de ce territoire.

Quel est votre rôle en tant que directeur de l’EPTB Orb-Libron ?

Depuis 1997, l’EPTB Orb-Libron travaille à une gestion globale et cohérente des ressources en eau sur un bassin versant couvrant environ 1 700 km² et regroupant 102 communes. Mon rôle est de coordonner une équipe de dix personnes qui mène des projets variés : protection contre les inondations, entretien des cours d’eau, gestion des zones humides et préservation de la biodiversité.

Nous portons des dispositifs comme le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) ou les contrats de rivière, et accompagnons les collectivités sur des projets de restauration écologique. 

«  Il s’agit d’un travail de concertation à toutes les échelles et il est crucial de ne pas opposer les différents acteurs, mais de les rassembler autour d’objectifs communs ».

Quels sont les projets que vous menez avec vos partenaires, notamment le Parc naturel régional du Haut-Languedoc (PNRHL) ?

Avec le Parc, nous collaborons étroitement sur des projets autour de la biodiversité et de la gestion des espèces invasives. Par exemple, nous avons mené un inventaire des plantes envahissantes comme la Renouée du Japon ou la Berce du Caucase (cf. photo de droite). Ces espèces menacent la diversité de notre ripisylve et, dans certains cas, présentent des risques sanitaires. Nous intervenons pour stopper leur propagation, notamment sur la vallée de la Mare et de l’Orb. 
  

Ces projets illustrent la complémentarité de nos structures : le Parc apporte une dimension d’aménagement du territoire et de sensibilisation citoyenne, tandis que l’EPTB se concentre sur la gestion technique et opérationnelle.

Quels sont vos projets actuels et futurs ?

Nous sommes engagés dans des actions de restauration écologique des cours d’eau et d’entretien des zones humides. Par exemple, nous finalisons la restauration de plusieurs tronçons sur le territoire de Grand Orb. Nous travaillons aussi à sensibiliser les citoyens aux plantes invasives et aux enjeux de l’eau dans le contexte du changement climatique (accès à la ressource, préservation de la biodiversité, etc.).

En parallèle, nous améliorons de bien des façons la gestion des ressources en eau. Cela inclut la rénovation de systèmes comme les béals, ces canaux traditionnels, qui permet de réduire les prélèvements d’eau de plus de 50 %. 

Nous collaborerons aussi en 2025 avec le Parc sur un projet de Plan paysage biodiversité qui portera sur 55 communes, situées au croisement du Parc naturel régional du Haut-Languedoc et de la « Haute vallée » du SAGE (Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux) Orb-Libron, approuvé en 2018. L'objectif principal de ce Plan paysage biodiversité est d'élaborer un outil transversal afin d'améliorer et de préserver les paysages et la biodiversité dans les bassins de l'Orb et du Jaur.

L’un des grands projets en cours est une étude prospective sur la disponibilité de la ressource en eau à l’horizon 2050. Elle inclut une concertation avec élus, techniciens et citoyens pour anticiper les besoins en eau potable et agricole dans un contexte de raréfaction. Ce débat aura lieu au premier semestre 2025.

Quelle vision portez-vous pour ce territoire ?

Je suis profondément attaché à ce territoire, qui mêle mer, montagnes et paysages diversifiés sur une faible distance. Mon équipe et moi travaillons pour en prendre soin, en protégeant l’eau, l’environnement et les habitants. Nous devons impliquer chacun pour construire une solidarité de bassin versant.

Ce métier est passionnant parce qu’il est centré sur les relations humaines et les valeurs. 

«  Notre objectif est d’agir en harmonie et de rappeler à tous le sens de notre travail : protéger une ressource précieuse pour les générations futures ».

Crédits photos: Laurent Rippert; PNRHL - J. Casquet