Véronique Cauquil- Journal du Parc 2025

Portraits Journal du Parc 2025

Découvrez 17 portraits inspirants, des hommes et des femmes qui insufflent vie et dynamisme à notre territoire. 

Véronique Cauquil

Résumé

Publié le 03/04/2020

Engagées et passionnées, ces personnalités incarnent l’essence même du Parc et de ses initiatives. Ces hommes et ces femmes œuvrent pour leur territoire.

Aujourd'hui, faisons connaissance avec Véronique Cauquil.

Véronique Cauquil - Cuisinière à l'école de Fraïsse-sur-Agout 

Direction Fraisse-sur-Agout, petite commune au nord du département de l’Hérault où nous attend Véronique Cauquil, cuisinière de cœur et âme du village. Nous la retrouvons pour le repas où nous serons entourées d’une petite vingtaine d’enfants scolarisés dans cette école rurale.

 

 

 

Qui êtes-vous ?

Je suis Véronique Cauquil, cuisinière à la cantine de Fraïsse-sur-Agout et employée municipale depuis 1989. Ce travail, c’est une histoire de cœur : je suis née ici, j’ai grandi ici, et je mangeais moi-même dans cette cantine quand j’étais enfant. Quand j’ai pris la relève de Madame Bonafous, qui était adorable, j’ai su que ce métier allait me correspondre.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

Mon tout premier emploi saisonnier, quand j’étais encore à l’école, était hôtesse d’accueil au pailler de Prat d’Alaric qui appartenait au Parc : je faisais les visites et j’expliquais à l’aide d’un diaporama la rénovation du toit en genêts. Ensuite j’ai commencé par m’occuper de la garderie, avant de me consacrer à la cantine. Ce métier m’a toujours plu parce qu’il combine beaucoup d’éléments que j’aime : la cuisine, le lien avec les enfants, et surtout, l’autonomie. Au fil des années, j’ai appris à gérer les menus, les approvisionnements locaux, et à établir un vrai contact avec les producteurs. Aujourd’hui, ce sont les enfants des parents que j’ai connus qui mangent ici. Ça fait chaud au cœur quand certains, devenus adultes, viennent frapper à ma porte pour me saluer !
 

Pouvez-vous nous décrire votre métier ?

Chaque mois, ça commence par la planification des repas. J’élabore mes menus en fonction des produits locaux disponibles. Les lundis, mardis, jeudis et vendredis je prépare tout, souvent à partir d’ingrédients frais. Il m’arrive de faire griller la viande au feu de bois, un peu comme à la maison. Pendant le repas, ma collègue et moi, déjeunons en même temps que les enfants tout en étant à leur disposition et leur service : c’est un moment précieux, agréable pour moi afin de recueillir leurs impressions en direct.


Quels liens entretenez vous avec les producteurs locaux ?

Je travaille en étroite collaboration avec les producteurs de la commune et alentours. Je commande en fonction de leurs disponibilités, en veillant à alterner les fournisseurs pour que chacun puisse en bénéficier. Légumes, viande, crème de marron, sorbet et même poisson, tout ce qui est possible en local, je le privilégie.

«   Ce lien avec les producteurs, c’est essentiel : ça soutient l’économie locale et ça garantit des produits de qualité pour les enfants. Et quelle fierté pour les enfants d’agriculteurs lorsque ce sont les produits de leurs parents qui sont servis ».

Comment les enfants perçoivent ils votre cuisine ?

Ils sont souvent enthousiastes ! Quand ils me demandent : « Il y a des pâtes ? » et que je leur réponds « oui », on ressent la joie dans leurs yeux et leurs petits cris ! Même les légumes passent bien ici : ils découvrent, goûtent, et parfois adorent. C’est gratifiant de les voir manger avec appétit et même en redemander.
 

La cantine joue-t-elle un rôle dans leur éducation alimentaire ?

Absolument. Ici, on leur apprend à goûter à tout, à manger équilibré. Avec les menus bio et végétariens que nous avons introduits, on les sensibilise aussi à des pratiques alimentaires plus respectueuses. Et il y a des petites attentions comme les gâteaux d’anniversaire ou les repas festifs avant les vacances de Noël qui marquent les esprits ; et en ce sens, la mairie me soutient beaucoup.

Avez-vous des difficultés dans votre métier ?

Franchement, pas vraiment. J’adore ce que je fais et je travaille toujours avec plaisir. L'administratif ne me parait pas une contrainte, mais fait partie de mon travail et de ma responsabilité, il me semble que " les contraintes " sont au contraire une exigence, une méthode qui me permet d'effectuer mon métier avec compétence (conception menus, commande, réception des denrées, traçabilité).

Quels sont vos souhaits pour l’avenir de la cantine ?

J’aimerais qu’on puisse continuer à attirer des familles au village, parce que la cantine est un atout. C’est un facteur d’attractivité. Sans compter le travail des institutrices qui sont très dynamiques. J’espère aussi qu’on pourra intégrer encore plus de produits locaux.

Un mot pour les futurs cuisiniers ?
Je dirais à ceux qui hésitent à se lancer dans ce métier qu’il n’y a pas à hésiter. Dans ce travail le contact humain et les retours directs sont précieux et rendent chaque journée enrichissante. Et quand les enfants repartent avec un sourire, c’est la plus belle récompense. Juste un conseil : être tolérant et compréhensifs avec les différents partenaires qui peuvent avoir des imprévus.
 

Pourquoi aimez-vous vivre ici ?

Fraïsse, c’est chez moi. J’aime tout ici : l’air pur, les lacs, les gens sympathiques. Je ne me sens pas isolée au village, j'ai un véhicule et ma famille à proximité, je suis autonome. 

«   Je serai ravie de partager cet espace de vie avec de nouveaux arrivants. Plus on est nombreux à faire vivre le village, mieux c’est. J’invite tous ceux qui seraient tentés à venir le découvrir ».

Nous avons une auberge, un campotel, un gîte d’étape, une aire de camping ainsi qu’un restaurant. Quand les enfants sont en vacances, vous pourrez nous retrouver mon collègue ou moi au parcours de pêche et en toutes saisons profiter de nos sentiers de randonnées.   
 

Crédit photo: PNRHL - C. Planes